SCENE 1

SCENE 1

Don Louis, Don Juan, Sganarelle

DON LOUIS
What? My son, is it possible that Heaven's goodness has answered my prayers? Is what you are saying really true? Are you not just abusing me with some false hope, and can I take any assurance of the surprising novelty of such a conversion?
DON JUAN
playing the hypocrite.
Yes, I have escaped from all my errors: the man you see is no longer the same as last night, and the sudden change that Heaven has made in me will surprise all the world. It has touched my soul and opened my eyes, and now I gaze with horror upon my years of blindness and on the criminal disorders of my life. Revisiting all my abominations in my mind's eye, I was astonished that Heaven could have endured them so long, and that the mighty blows of its justice had not fallen twenty times already upon my head. I saw the grace which its goodness had given me by not punishing my crimes; and I shall now benefit as I should by letting the world see this sudden change of life, by making reparations for my scandalous past, and in trying to obtain Heaven's full remission. This is what I strive for; and I pray you, Sir, to contribute to this goal, by yourself choosing a guide for me, under whose counsel I can walk surely along this chosen path.
DON LOUIS
Ah! My son, how easily a father's tenderness is revived, and how easily a son's offenses vanish at the first word of repentance! All the displeasures you have caused me are forgotten, effaced by the words that you have just spoken. I feel nothing of it, I swear it; I shed tears of joy; all my prayers are answered, and I have nothing else to ask of Heaven. Embrace me, my son, and persevere, I beg you, in this praiseworthy project. For myself, I will leave this very moment to bring this happy news to your mother, share with her my sweet transports, and give thanks to Heaven for the holy resolutions with which it has deigned to inspire you.

SCÈNE I.

DON LOUIS, DON JUAN, SGANARELLE.

DON LOUIS
Quoi! mon fils, seroit-il possible que la bonté du ciel eût exaucé mes vœux? Ce que vous me dites est-il bien vrai? ne m'abusez-vous point d'un faux espoir, et puis-je prendre quelque assurance sur la nouveauté surprenante d'une telle conversion?
DON JUAN
Oui, vous me voyez revenu de toutes mes erreurs; je ne suis plus le même d'hier au soir, et le ciel, tout d'un coup, a fait en moi un changement qui va surprendre tout le monde. Il a touché mon âme et désillé mes yeux; et je regarde avec horreur le long aveuglement où j'ai été et les désordres criminels de la vie que j'ai menée. J'en repasse dans mon esprit toutes les abominations, et m'étonne comme le ciel les a pu souffrir si longtemps, et n'a pas vingt fois, sur ma tête, laissé tomber les coups de sa justice redoutable. Je vois les grâces que sa bonté m'a faites en ne me punissant point de mes crimes, et je prétends en profiter comme je dois, faire éclater aux yeux du monde un soudain changement de vie, réparer par là le scandale de mes actions passées, et m'efforcer d'en obtenir du ciel une pleine rémission. C'est à quoi je vais travailler; et je vous prie, monsieur, de vouloir bien contribuer à ce dessein, et de m'aider vous-même à faire choix d'une personne qui me serve de guide et sous la conduite de qui je puisse marcher sûrement dans le chemin où je m'en vais entrer.
DON LOUIS
Ah! mon fils, que la tendresse d'un père est aisément rappelée, et que les offenses d'un fils s'évanouissent vite au moindre mot de repentir! Je ne me souviens plus déjà de tous les déplaisirs que vous m'avez donnés, et tout est effacé par les paroles que vous venez de me faire entendre. Je ne me sens pas, je l'avoue; je jette des larmes de joie; tous mes vœux sont satisfaits, et je n'ai plus rien désormais à demander au ciel. Embrassez-moi, mon fils, et persistez, je vous conjure, dans cette louable pensée. Pour moi, j'en vais, tout de ce pas, porter l'heureuse nouvelle à votre mère, partager avec elle les doux transports du ravissement où je suis, et rendre grâces au ciel des saintes résolutions qu'il a daigné vous inspirer.